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{Confession Intime} – Je ne fais pas le deuil du suicide de ma meilleure amie (par Amélie)

SUICIDE


Place à la poignante confession d’Amélie qui n’arrive pas encore à faire le deuil du suicide de sa meilleure amie  et qui se sent coupable de n’avoir pu l’empêcher.

 « Bonjour, j’ai vécu quelque chose qui a marqué ma vie à tout jamais. En ce mois de mai, ça fera 6 ans que B s’est enlevée la vie. À l’époque j’avais 12 ans et elle aussi. En ce jour fatidique qui semblait comme les autres, je me suis rendue à l’école pour me rendre compte que quelque chose n’allait pas. Je voyais des gens pleurer et il y avait des adultes partout qui offraient leur soutien aux élèves (je me suis rendue compte par la suite que c’étaient des psychologues).

Je ne comprenais pas (ou je ne voulais pas comprendre) ce qui se passait. Je me suis dirigée vers mon groupe d’amis et c’est à ce moment qu’ils m’ont annoncés que B avait réellement passé le cap, elle s’était suicidée. Tout autour de moi, rien n’avait plus d’importance, je n’entendais plus rien, je ne voyais plus rien et après quelques minutes ou secondes, je ne sais plus, à rester là sans bouger….je me suis littéralement effondrée. 
J’avais mille-et-unes questions en tête : Pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi je n’ai pas fait attention en entendant les rumeurs ? Pourquoi je me suis éloignée d’elle ? Pourquoi je n’ai pas vu les signes ? En fait, je me sentais coupable même si on ne se parlait plus depuis un moment parce que c’était mon amie d’enfance, et qu’il y avait eu certains signes. Elle était devenue gothique, elle avait changé de comportement, elle avait changé de groupe d’amis, et elle parlait de la mort, selon ce que j’avais entendu dire..
Aujourd’hui, du haut de mes 19 ans, je me pose toujours ces questions. À ce moment-là, notre adolescence venait tout juste de commencer ainsi que notre vie. Il y a tellement de choses qui ont changés depuis et maintenant la crise d’adolescence passée, je continue de me dire que peu importe ce qu’elle a vécue, elle aurait pu s’en sortir. 
Je ne dis pas que la vie est facile, mais qu’elle vaut la peine d’être vécue car on en n’a qu’une seule. Il y a tellement de choses qui peuvent changer au fil du temps et quand nous sommes dans une passe moins joyeuse de notre vie, je crois sincèrement que les nuages finissent toujours par partir et que tout peut-être plus facile avec le temps. Je me sens toujours affreusement coupable et je me demande si j’aurais pu changer quelque chose même si nous n’étions plus très proches… » Amélie


NB : Vous pouvez (re)lire toutes les anciennes confessions ici et faire comme Amélie en m’envoyant votre témoignage – peu importe le thème – via mail (beautylicieuse@hotmail.fr). Bien sûr cela reste anonyme (avec pseudo au choix)

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4 discussions en cours

  1. J'ai vécu la même chose à 18 ans. Mon amie avait connu beaucoup de galères et justement, à ce moment là tout allait mieux et elle était sortie de ces galères. La peur que ça recommence ? Je ne sais pas. Je n'ai rien vu venir. J'ai ressenti de la culpabilité longtemps. J'étais sa meilleure amie et je n'avais rien vu venir. J'ai sombré pdt 3 ans. J'ai galéré pour passer mon bac, puis je n'ai pas eu la force d'entamer des études. Ma vie de jeune adulte a été chamboulée par cet évènement. Maintenant, 18 ans plus tard, j'y pense souvent, mais je n'en souffre plus. Mais sans avoir fait d'études, je galère pour trouver du boulot ! Mais je n'ai pas de regret, c'est ce que j'ai choisi (ou plutôt je pouvais pas faire autrement à ce moment là).
    Je n'aurais qu'une chose à dire, c'est qu'il ne faut pas culpabiliser (certains savent très bien cacher leurs intentions, qui surviennent parfois comme sur un coup de tête) et que ce n'est pas parce qu'une personne a choisit de quitter la vie que ses proches doivent faire pareil, même terrassés par le chagrin. Si j'avais été mieux entourée et soutenue, j'aurais plus vite fait le deuil.

    1. Certaines personnes n'arrivent pas à reprendre une vie normale après avoir subi un traumatisme et finissent par choisir le départ définitif même après s'en être sortis (p.ex. l'écrivain italien Primo Levi, qui est passé par Auschwitz, s'est suicidé plusieurs décennies plus tard; Brice Fleutiaux, ce photographe français kidnappé par les terroristes en Tchétchénie et qui s'est suicidé peu après avoir retrouvé la liberté, etc….).

      Djahann, même en ayant fait des études prestigieuses, trouver du boulot n'est pas facile en ce moment, si ça peut vous consoler.

  2. c'est très touchant et le problème avec le suicide d'adolescent c'est qu'il est difficile à prévoir, beaucoup de mères ont écrit à ce sujet notamment à la suite de brimades répétitives à l'école

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