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Confession du lundi : J’ai été abusée sexuellement par mon père et mon grand-père (par Framboise)

Aujourd’hui, un témoignage poignant de « Framboise » qui nous raconte son enfance blessée et torturé par ce lourd secret : l’abus sexuel dont elle a été victime par non pas un mais deux membres de sa famille !

 » Bonjour à tous, j’ai une petite histoire, celle que j’ai vécu. Elle n’est pas facile à dire publiquement même si je garde mon anonymat mais e tiens tout de même à partager mon expérience pour pouvoir aider certaines personnes à qui peut-être c’est arrivé (pas exactement non plus ^^ ).  Maintenant j’ai 20 ans, et déjà une vie bien remplie.

Tout commence à mon arrivée à Paris. Je viens du nord de l’Europe à la base et c’est en début 1998 que ma famille et moi s’installont à Paris. J’aime beaucoup ce nouveau pays avec mes tout petits yeux, haute comme trois pommes. Je découvre les joies de l’école primaire, d’avoir de nouvelles connaissances, des amis et une nouvelle langue à apprendre.

Ma famille paternelle habite dans la région, et une partie habite en Algérie. Mon grand-père paternel venait de temps en temps à Paris pour visiter la famille. Les visites étaient longues, et pour moi bien trop longues et bien trop intimes. 7 ans et déjà quelqu’un dans mon lit… 
Je ne me rendais pas vraiment compte de ce qui se passait. Rien n’a été violent. Je n’ai pas été violée, mais sexuellement abusée. La différence est qu’il n’y a pas de pénétration, et un jeu de séduction était en place. Je ne faisait qu’être moi même, une enfant quoi. J’ai grandi comme une enfant normal, toujours souriant malgré tout. L’école était mon refuge, je préférais y être. 
A 9 ans, ce grand-père me dit un matin « A ce soir »… Là, je réagis. Paniquée, j’arrive à en parler à mes parents. C’est la dernière fois que je le vois mais ce n’est pas la fin du calvaire. Juste après, c’est mon père qui a pris le relais. Je savais que ce n’était pas normal, mais je n’arrivais pas à contrer ce fait. 
A 12 ans, je crie. J’y arrive! Tremblante, ma mère m’a cru. Elle a réussi à faire en sorte que mon père n’approche plus ma famille. Mon enfance a été en partie détruite, mais pas totalement. Mon adolescence (que je considère comme presque finie désormais) n’était pas facile. Je me rendais compte des horreurs que j’ai pu vivre, voir à quel point le danger peut être aussi près.
C’est à cette période que j’ai découvert ce qu’était la sexualité, que mon traumatisme était buen là. Je n’ai pas été violée, on ne m’a pas fait physiquement mal donc je ne comprenais pas. On entend parler de viol partout, mais de l’abus sexuel, très peu. Pourtant, les séquelles psychologiques sont là. 
J’ai pu consulter des psychologues qui m’ont aider à comprendre ce que j’ai vécu et ne pas le nier, apprendre à vivre avec. C’est dur de vivre avec ça, mais le fait de vouloir vivre était fort en moi. Je n’ai jamais perdu espoir en une vie meilleure. Vivre le grand amour, faire des études et voyager, c’est ce qui m’a aider. J’ai une chance des plus incroyables, celle d’avoir une famille et des amies qui m’ont aidé.
Je raconte cette histoire pour montrer qu’il n’y pas que le viol dans les transgressions sexuelles. S’introduire de force dans  l’intimité d’autrui est une transgression et peut se révéler traumatisant. Mais un traumatisme ne doit pas détruire la vie. Ces deux hommes ne méritent pas que je détruise ma vie. Ma vengeance est le fait qu’ils soient condamnés et que je sois heureuse maintenant. Le bonheur, je l’ai trouvé et soyez en sûrs, on peut tous être heureux même en ayant vécu des moments difficiles!

Merci Beauty-Licieuse de publier ceci et à vous de le lire. Passez une bonne journée! Framboise « 

NB : Vous pouvez (re)lire toutes les anciennes confessions ici et faire comme Framboise en m’envoyant votre témoignage – peu importe le thème – via mail (beautylicieuse@hotmail.fr). Bien sûr cela reste anonyme (avec pseudo au choix)!


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23 réponses

  1. je comprend ce que tu vis framboise j ai vécu une histoire similaire avec un oncle sauf que lui a été plus loin .toi tu as eu le courage d en parler moi non .j ai 35 ans ca m es arrivé il y a presque 30 ans et j en ai parlé à ma mere qu il y 7/8 ans .je n ai jamais vu de psy peut etre la mon erreur car au jour d aujourd hui j en souffre toujours en tout cas bravo pour ta force et ton courage

    1. Bonjour,
      J'espère sincèrement que tu sauras trouver le courage de pouvoir accepter ce fait ci et de vivre avec bonheur. Ce n'est pas chose aisée, mais ça en vaut la peine.
      Merci 🙂
      Et belle continuation!

  2. Bonjour,
    C'est courageux de ta part d'avoir partagé ton expérience. Et contente de voir que malgré tout tu as réussi à t épanouir dans ta vie sentimentale.
    Je te souhaite pleins de bonnes choses.

  3. super courageux de ta part ma petite framboise, je dis "ma petite" car on a envie de te prendre dans les bras te faire un gros calin et te dire que tu es une fille super courageuse, et que mérite être lu, tu vas surement aider bcp des filles a surmonter les memes faits (j'arrive pas a comprendre comment il a des gens que peuvent se permetre de faire tant de mal a un être humain) gros bisous

    1. Bonjour,
      Les câlins, ça ne se refuse pas :p
      Je te remercie pour cette attention.
      L'être humain peut se revêtir de tellement de facettes que ce ne sont forcément les bonnes qui sont en nous. Mais de bonnes personnes existent et c'est vers eux qu'il faut rester et s'épanouir ^^
      Bisous 🙂

    1. Bonjour,
      J'espère que vous menez une belle vie. Vous êtes courageuse aussi, ne pensez pas que ce n'est pas le cas. Aucunement une personne doit donner sa honte sur sa victime.
      Je vous souhaite vraiment que votre vie sera remplie de belles choses 🙂

  4. je te comprend que sa doit etre dur car j'ai vécu un peu près la même chose pendant mes années de collége par mon (con****)beau pére .et j'ai vécu deux passage au tribunal raconté c'est terrible passage de ma vie à des personnes que je connaissais pas (psy,avocats,juge,…)maintenant que j'ai raconté à plusieurs personne ce qu'il m'ait arrive je me sent libérer
    bon courage dans ton avenir
    gros bisou

    1. Bonjour,
      C'est vrai que d'en parler n'est pas facile. Ca rend plus concret notre expérience traumatisante, mais ça nous enlève un poids énorme.
      Je te souhaite beaucoup de courage et aussi une belle vie! 🙂

  5. A toute celle qui sont dans ce cas là. Il y a des associations qui se battent contre ça. Certaines sont plus dans la protections et d'autre dans l'écoute. Celle que je connais le plus c'est AIVI, si il y en a que ça peut aider on sait jamais….

    En tout cas, bravo de parler! Surtout si ça peut prévenir d'autres victimes de votre famille ou non!
    Courage!!!

    1. Bonjour,
      Je me souviens que c'est grâce à une association que ma mère a su aider ma famille. Je ne me souviens aucunement du nom, ni de celle qui nous a aidé. Pourtant je veux vraiment la remercier!
      J'espère que cela pourra aider les personnes qui ont peur et que le dire fait peur aux bourreaux.
      Je vous en remercie beaucoup! 🙂

  6. Bonjour Framboise,
    c'est très généreux à toi de raconter ce que tu as vécu, pour toutes celles qui n'ont pas ta force. J'ai le double de ton âge et je n'ai rien vécu de ce que tu as subi, mais je suis épatée par ta force morale. Ce que tu es aujourd'hui, tu te le dois. A toi seule. Tu es une femme forte comme tu as été une enfant courageuse. Surtout garde ta joie de vivre, c'est ta plus belle revanche. En tant que femme, je te dis merci, tu forces le respect.
    Delphineland

    1. Bonjour,
      Je vous en remercie beaucoup!
      J'aimerai dire que vous avez bien de la chance de ne pas avoir vécu ceci, je ne le souhaite à personne! Mais la chose est faite, et je regretterai jamais ce que je vis. Je vous promet que la joie de vivre, je la garderai, et surtout pour aider ceux qui ont des difficultés.
      Bonne journée 🙂

  7. J'ai été abusée sexuellement par mon grand-père et mon frère, mon père lui a loupé le coche (trop absent certainement…)
    Je n'ai pas pu en parler avant mes 26 ans.
    J'ai "fait illusion" pendant très longtemps : Des études brillantes (Bac +5, mentions etc.), j'étais très sociable et marrante (un peu "le clown" qui fait rire tout le monde), j'ai trouvé immédiatement un emploi de cadre sup (CDI) dans une grande banque internationale, etc.
    Et puis tout s'est écroulé… Aujourd'hui j'ai 39 ans et je vais TRES mal, je suis en invalidité depuis près de 4 ans, plus d'amis, pas de vie sentimentale (encore moins sexuelle…), ni compagnon ni encore moins d'enfant, je ne peux plus travailler, plus d'argent, j'ai d'énormes problèmes de santé de partout (je somatise ?), j'ai pris 30 kilos… La liste est longue.

  8. (suite) Alors quand je lis ce genre de témoignages hyper positifs (ce n'est pas la 1ère fois) je me demande pourquoi moi je n'arrive pas à m'en remettre ???
    Après plus d'une dizaine d'années de thérapies en tout genre j'ai des éléments de réponse :
    – Ca a commencé très tôt (à mes 3 ans maximum, peut-être moins ?) et ça a duré longtemps (jusqu'à mes 12 ans pour le grand-père, 15 ans environ pour mon (grand) frère).
    – C'était dans la famille, et pour mon frère sous mon propre toit et mêlé de violence. Je n'étais pas en sécurité chez moi. Mes parents n'ont jamais rien su, vu ou vouloir voir. Ils étaient absents, physiquement et moralement aussi, pas de soutien, pas de tendresse, pas d'attention.
    – Je n'ai pu en parler réellement que très tard, vers mes 27 ans, trop tard pour un procès (que je n'aurais sans doute pas fait d'ailleurs).
    => Ma psy résume la chose en disant que je combine "tous les pires éléments" : des actes commis au sein de la famille, très tôt et pendant longtemps, l'insécurité sous son propre toit, l'indifférence parentale, l'incapacité de parler parce qu'au fond de moi j'ai toujours su que ça ferait exploser la famille (et ce fut le cas…).
    Je connais tout ce tableau, et pourtant je me demande encore pourquoi je n'ARRIVE pas à me remettre et à aller mieux. Je ne suis pas bête, j'ai réussi dans mes études, le début de ma vie professionnelle, et à faire illusion pendant des années, des décennies, alors pourquoi maintenant je n'y arrive plus ?
    4 ans que je n'ai plus de vie, j'espérais que le "break" m'aiderait à remonter la pente, mais avec le recul je constate que non, que ma situation ne fait que s'aggraver.
    Et je ne veux même plus entendre les messages d'espoir genre "ça va s'arranger" car je n'y CROIS plus…
    Ceci ne remet pas en cause le témoignage de "Framboise" bien sûr, certain(e)s s'en sortent (heureusement) mais d'autres non. Il faut aussi le dire car c'est encore plus culpabilisant et déprimant quand on est dans ma situation de voir toujours à la télé, dans la presse et ailleurs des gens qui vont "super bien" après avoir vécu ces horreurs. Genre en plus d'avoir vécu l'enfer je n'arrive pas à m'en remettre, je suis une incapable, les autres y arrivent bien, c'est moi qui manque de force, de volonté etc.
    En gros je suis vraiment une GROSSE LOQUE et ILS ont réussi, ILS m'ont bien détruite jusqu'à la moëlle et ILS auront vraiment gagné le jour où je me foutrai en l'air… Et c'est prévu, préparé (concrètement j'ai ce qu'il faut) et programmé : Depuis quelques années je résiste à mes pulsions suicidaires uniquement pour mon chat, que j'aime bien plus que les Hommes (au sens de l'humanité). Le jour où elle mourra sera le jour de ma mort aussi, de ma délivrance, mais également le jour de LEUR victoire finale absolue. J'ai envie de dire "bravo les gars" de façon un peu sarcastique car en vérité ça me dégoûte et ça me révolte de leur donner cette victoire, une vie gâchée, pourrie, détruite pour leurs petits plaisirs pervers à la c*n…
    Bon j'arrête là car je suis tellement énervée que j'en deviens vulgaire, et le pire c'est que cette révolte je vais la retourner contre moi-même…

    1. C'est encore moi. Tout compte j'aimerais que mon commentaire précédent ne soit pas publié. J'ai pas mesuré les conséquences (le fait de laisser mon adresse mail directement sur le site) mais la détresse du témoignage du dessus m'a bouleversé et touché en plus de celui de Framboise…

  9. (fin) PS : Je suis une fidèle lectrice de Beautylicieuse et je tiens également un blog beauté qui marche pas trop mal (et oui jusqu'au bout de ma vie je serai dans l'illusion totale…) mais pour une fois j'ai préféré poster en anonyme. Je ne veux pas de pitié ou de "conseils" à la noix genre "ça finira par aller mieux" et bla bla bla. Je travaille depuis plus de 10 ans en thérapies avec différents psy compétents donc bon, laissez moi au moins le DROIT au désespoir et épargnez moi les phrases toutes faites…

    1. Bonjour,
      Les tentatives de suicides, je suis passée par là. Je ne l'ai jamais dit, parce que en plein désespoir, je ne pensais plus aux autres. Se battre, c'est la chose la plus difficile qui soit. Je me bat encore et encore avec mes démons. Et si je deviens comme ses hommes? Et si cette histoire se retrouve parmi mes enfants plus tard?
      Ses questions, il faut tout faire que ça n'arrive pas.
      Vous concernant, vous n'êtes pas une "grosse loque". Vous êtes capable de réussir. Trouver la force n'est pas la chose la plus aisée à avoir. Mais je vous souhaite vraiment du courage. Je suis désolée de vous avoir mis dans cet état. Je souhaitais avant tout aider, montrer qu'on peut en parler sans avoir honte, même si ça fait mal.
      Bien à vous.

    2. Oui bien sûr, je comprends très bien le sens de votre témoignage. Je voulais surtout souligner qu'il arrive aussi que l'on ne s'en sorte pas (ou que l'on s'en sorte pendant 20 ou 30 ans comme moi, et un jour plus du tout) et c'est extrêmement culpabilisant. La famille (la même qui était absente quand on avait besoin d'elle n'est-ce pas…) est là pour vous dire "bon maintenant il serait temps que tu tournes la page, retourne bosser, fonde une famille, mets toi un coup de pied aux fesses" quoi ! Facile à dire hein !
      Et quand je lis les coms sous votre témoignage je vois tous les gens qui vous félicitent pour votre courage. Ils ont raison bien sûr, mais je me dis "bah moi je ne suis pas courageuse alors…" 🙁 Enfin plus courageuse plutôt car j'ai eu "la force" pendant plus de 30 ans, et je crois que j'ai épuisé tout mon "stock".
      Nous n'avons pas le même âge non plus, j'ai le double du vôtre, et quand j'étais enfant PERSONNE ne parlait de cela, ni les médias et encore moins dans la famille. Donc continuez à parler ! Et j'espère que le fait d'avoir pu en parler assez tôt mettra un terme à la reproduction de ce schéma familial car oui ça existe malheureusement, on l'a vécu toutes les deux…
      Bon courage

  10. Je trouve ce genre de témoignage toujours bouleversant. Tout ce qui touche au viol me touche même si je ne l'ai jamais vécu . Je trouve bien courageux d'en parler. Et aussi que votre mère vous ai cru car je vois dans beaucoup d'histoires similaires à la votre la mère ne croit pas ou ferme les yeux aussi. Je vous souhaite une belle vie:-)
    et quand on lit ce témoignage on se dit que la vie n'est pas si moche que ça !

  11. Je comprends ce que tu as vécu, j'ai aussi été victime d'attouchements sexuels de la part de mon cousin quand j'avais 6 ans, j'en aie parlé à ma mère mais elle ne m'a pas cru. Et le pire, c'est quand on refoule les souvenirs pour ne pas souffrir mais on peut s'en sortir avec l'aide de certaines personnes.

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